ARGUMENT

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En choisissant Aimer comme thème, nous mettons au centre le mouvement pulsionnel que le verbe représente. Puisant dans les sources de ce courant, l’amour, dont l’objet est contingent, représente l’affect qui est reconnu et nommé au fur et à mesure du devenir sujet, du processus de différenciation, de symbolisation et de l’éclosion de la vie fantasmatique.

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Aimer irrigue de multiples registres : sensuel et sexuel, tendre et affectueux, ainsi que toute la gamme que l’amour décline depuis son arrimage au corps jusqu’à ses expressions les plus sublimées comme les plus réprimées voire déniées ou masquées par les motifs de la haine.

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Si aimer son analyste était initialement apparu à Freud comme une résistance au traitement, la découverte du transfert fait de l’analyse de celui-ci le principal levier de la cure, au point où celle-ci a été qualifiée de traitement par l’amour (1907) et la capacité d’aimer reconnue comme un de ses objectifs.

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Être aimé, aimer l’autre, s’aimer soi-même : tant de directions que le courant d’aimer peut prendre, depuis les sources archaïques des identifications primordiales - quand amour et haine étaient confondus, au temps où aimer un objet et le dévorer étaient inséparables - jusqu’aux configurations secondairement narcissiques et œdipiennes en direction de l’objet.

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Nous chercherons à cheminer dans cette complexité vivante qui nous saisit et nous échappe toujours car elle s’avère être, avec la faim, un des grands ressorts de l’existence humaine.